« Cette semaine, je télétravaille. » Si la pandémie de coronavirus a bouleversé le quotidien de chacun d’entre nous, elle a considérablement changé la vie de la majorité des salariés. Les entreprises qui permettent à leur personnel de travailler depuis chez eux sont de plus en plus séduites par cette nouvelle organisation, constatant qu’elle agit même positivement sur la productivité de leurs employés. Mais que se passe-t-il quand ces mêmes entreprises comprennent que, peu importe le nombre de kilomètres, ce qui est réalisé à distance peut l’être à l’autre bout du monde ? L’arrivée de la télémigration, accélérée par le recours croissant au télétravail, bouleverse déjà l’économie et le marché de l’emploi international. Décryptage de cette révolution qui fascine autant qu’elle inquiète les analystes du monde entier.
Comment se définit la télémigration ?
Le terme a été créé en 2019 par Richard Baldwin, professeur d’économie internationale à Genève, dans son essai « The Globotics Upheaval: Globalisation, Robotics and the Future of Work ». L’économiste y relate l’impact de la mondialisation et des avancées technologiques sur les employés et travailleurs. Evoquant une mondialisation 4.0, il définit la télémigration comme des personnes appartenant à une nation, et travaillant dans les bureaux d’une autre. Il est sans surprise que cette nouvelle ère que nous traversons aujourd’hui a largement été accélérée par la crise sanitaire et l’expansion du télétravail, couplées aux outils de visioconférence et à la traduction automatique de plus en plus performante.
Quelques avantages de la télémigration
Réduction des coûts :
D’une part, les employeurs et les travailleurs peuvent tout deux économiser sur les frais de voyage liés aux déplacements quotidiens (qu’ils soient locaux ou internationaux) et aux dépenses journalières effectuées par les travailleurs pendant leurs journées de travail au bureau. D’autre part, cela signifie également des économies pour les entreprises, qui peuvent ainsi réduire les coûts de location de bureaux et d’infrastructure. (voir plus bas)
Amélioration de compétence :
Travailler avec des collègues et clients provenant d’autres pays peut améliorer les compétences linguistiques des employés et permet de mieux comprendre la culture avec laquelle ils sont en relation. Cela peut les aider dans leur développement professionnel et personnel.
Les employeurs ont également accès à un plus large panel de travailleurs qualifiés du monde entier correspondant aux critères d’embauche, et peuvent plus aisément trouver des candidats possédant des compétences spécifiques et recherchées.
Flexibilité de travail :
En permettant aux employés télémigrants de travailler depuis chez eux ou un autre endroit de leur choix, ces derniers se retrouvent avec une grande flexibilité en matière de travail et d’organisation ce qui améliore d’autant plus le rapport entre leur vie professionnelle et personnelle.
Réduction de l’empreinte carbone :
Il faut savoir que la télémigration participe aussi indirectement à réduire la circulation en zone urbaine, ainsi que les émissions de gaz à effet de serre, car les salariés réduisent leurs déplacements physiques nécessaires pour se rendre sur leurs lieux de travail.
Comment la télémigration perturbe-t-elle le marché de l’emploi mondial ?
La télémigration est-elle si avantageuse pour les entreprises ? Les incitations financières et fiscales ne sont pas négligeables, au point que l’on pourrait se demander pourquoi cette nouvelle forme de délocalisation ne s’est pas répandue plus tôt dans nos pays. En effet, puisqu’il n’est plus nécessaire de contraindre ses salariés à se rendre au bureau, pourquoi ne pas délocaliser ces postes à l’étranger et ainsi faire des économies substantielles (locaux, cantine, etc.) ? En transférant un poste dans un pays à la main d’œuvre dix à vingt, voire parfois trente fois moins coûteuse, l’entreprise économise déjà en coût de main d’œuvre et de productivité. Si l’on considére qu’en moyenne près de 37% postes sont télétravaillables en Europe, cela change rapidement la donne.
Le travail à distance est désormais acquit au sein de la plupart des entreprises et il est même devenu chez certaines un argument RH. Les employeurs sont moins méfiants, recruter à l’étranger devient quasiment une pratique banalisée. La délocalisation des emplois fait peur mais elle n’est plus aussi taboue qu’autrefois, et tant mieux si elle est virtuelle !
Le télémigrant, ce nouveau acteur sur le marché du travail
Autre point qui interpelle les économistes : le profil des télémigrants. Ils sont ingénieurs, comptables, programmeurs et architectes, soit des profils hautement qualifiés qui se retrouvent en concurrence directe avec les talents et freelances des pays émergents. Les télémigrants en 2021 sont capables de s’adapter à des emplois requérant un haut niveau d’études, voire d’occuper des postes stratégiques d’une entreprise. Les barrières linguistiques ne sont plus un frein à l’emploi, dans un monde où la traduction automatique rivalise avec la traduction humaine.
On réalise alors à quel point la frontière entre télétravail et délocalisation est mince. En délocalisant les métiers de cadres à l’étranger, on assiste aussi à des retombées plus conséquentes qu’elles n’y paraissent de prime abord. Ainsi, en prenant goût au télétravail, nombreux sont les cadres urbains qui ont préféré s’installer dans les zones rurales, plus tranquille et avec une meilleure qualité de vie. Ont-ils eu encore réellement besoin de rester dans les grandes villes ? Cette démétropolisation insuffle un nouveau dynamisme aux petites et moyennes villes que les collectivités locales attendaient avec impatience. Elle est, en somme, une façon indirecte de réduire les inégalités spatiales dans certains pays.
En conclusion
Nos sociétés et nos économies sont en pleine mutations, tant dans leur structure que dans leurs organisation. Mais cette petite révolution en marche ne devrait pas être perçue comme une menace. Elle nous ouvre vers une nouvelle manière d’appréhender la mondialisation et peut être l’opportunité pour certains secteurs et services de se rendre plus accessible et donc de créer, in fine, plus d’emplois.
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